Depuis quelques semaines, une épidémie de choléra fait rage à l’ouest du Tchad et dans la région de N’Djamena. Les fortes précipitations enregistrées en 2010 ont occasionné des inondations dans plusieurs régions et favorisé le départ de l’épidémie. Celle-ci sévit depuis et a redoublé d’intensité avec l’arrivée de la saison des pluies.
Le Ministère de la santé a dénombré 11 337 cas de choléra et 349 décès depuis le début de l’année. Les ONG sur place manquent cruellement de moyens pour enrayer la maladie qui gagne du terrain. Des cas ont été recensés dans le nord du pays.
Selon l’Agence d’aide à la coopération technique et au développement (ACTED), « ce pourrait être la plus grave épidémie depuis 1971″. L’ONG française ajoute que « le bilan est très provisoire et que les estimations des autorités sanitaires et des organisations humanitaires présentes au Tchad font état de 25 000 nouveaux cas d’ici la fin de l’année, soit 300 à 500 nouveaux décès liés au choléra ».
Une coopération entre divers acteurs sanitaires se met en place pour assurer aux populations un accès à l’eau potable, des infrastructures sanitaires et la distribution de kits d’hygiène de première nécessité.
La maladie
Le choléra est une infection intestinale aigüe due à une bactérie – Vibrio cholerae – qui se transmet par voie directe, fécale/orale ou par ingestion d’eau et d’aliments contaminés. L’incubation du choléra est très rapide – de 2h à 5 jours – et la maladie peut tuer en quelques heures. Il peut être détruit par le chlore, le savon, la chaleur à plus de 70°C, mais aussi par l’acidité et le rayonnement solaire.
Causes de la propagation
Le comportement des populations laisse penser qu’un manque de conscience existe face au danger réel que cette maladie représente. Alors que la saison des pluies a commencé, il n’est pas rare de voir les habitants vider les fosses d’eaux usées et les poubelles sur la voie publique, comptant ainsi sur la pluie pour tout nettoyer. Hors, le Vibrio cholerae est actif de 7 à 14 jours. Une fois les saletés déversées dans les rues, elles peuvent contaminer d’autres personnes. Selon le docteur Mahamat Saleh, de la direction sanitaire du Ministère de la Santé Publique du Tchad, « beaucoup refusent de se laver les mains au savon avant de manger, d’autres préfèrent boire l’eau du fleuve sous prétexte que le goût serait meilleur que l’eau potable ».
Solutions de la Croix-Rouge du Tchad
Le vice-président de la Croix-Rouge du Tchad, Abakar Youssouf Zaîd, a déclaré que le manque d’information, de sensibilisation, d’éducation à l’hygiène et d’actions d’assainissement ont favorisé la propagation de l’épidémie. Il est urgent d’entreprendre des actions de prévention à moyen et long termes.
Des cas de choléra ont été également signalés au Mali, au Nigeria, en République du Congo, au Cameroun, au Burundi, en République Démocratique du Congo.
Sources :
http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs107/fr/index.html
http://www.journaldutchad.com/article.php?aid=1726
Rédacteur : BV