Le Tchad
Vaste pays de 1.284.000 km² situé au cœur de l’Afrique, le Tchad est frontalier avec la Libye, le Soudan, le Niger, le Cameroun et la RCA (République Centrafricaine). Son relief est comparable à une cuvette bordée par deux couronnes de montagnes et de plateau, au Nord avec le massif de Tibesti et à l’Est par le plateau gréseux de l’Ouaddaï. La zone la plus basse est occupée par le lac Tchad, réceptacle final de vastes plaines d’inondations des fleuves Chari et Logone. Ces deux fleuves constituent l’unique réseau fluvial. Les eaux y sont très poissonneuses mais rendues dangereuses par la bilharziose et le ver de Guinée (maladies parasitaires invalidantes).
Le climat est tropical humide au Sud (zone soudanienne la plus arrosée et la plus peuplée) offrant un paysage de savane arborée et de forêt plus clairsemée à l’approche des villages en raison de coupe abusive du bois. Le climat de la zone Centrale est de type sahélien caractérisé par une steppe épineuse, fortement marquée par une saison sèche plus longue que la saison des pluies. Le Nord soumis à un climat sahélien désertique aux paysages contrastés représente la moitié de la superficie du pays.
Le territoire compte 600 000 hectares de forêts classées et 400 000 hectares de parcs nationaux. Les deux parcs les plus importants offrant le plus de variétés d’espèces sont le parc Zakouma dans le Salamat, et celui de Manda dans la préfecture de Sarth.
Nouvelles de Djanga (Logone oriental)
Le 18 mars 2012, nous avons fait la connaissance de Didiane, jeune femme tchadienne, amie de longue date de Pascal, notre président. Elle nous a longuement parlé de Djanga, son village natal qui compte à peu près 3000 habitants, et des besoins de celui-ci. Depuis ce jour, nous communiquons par courriels avec deux correspondants tchadiens, Ngabo et Félix, qui nous ont fait découvrir leur village à distance.
Djanga est située dans la zone soudanienne avec un climat tropical humide (pluviométrie 950mm/an). Les températures varient de 15° à 25°C de début novembre à début février, alors que de mars à octobre, les températures peuvent aller de 20° à 35°. La saison des pluies est de juin à septembre. Djanga est bordée de part et d’autre par le Logone et la Pendé à une égale distance de 9 km.
Activités économiques
Les activités économiques sont agricoles avec la culture du coton et du riz. La principale activité est une agriculture vivrière, c’est-à-dire uniquement consommée par la population locale. Y sont cultivés sorgho, maïs, pomme de terre, manioc, melon, concombre, piment. Les légumes ne sont pas produits en quantité suffisante pour que la population puisse en manger régulièrement. De petits élevages subsistent (ovins, caprins, bovins, volaille) et alimentent les petits marchés hebdomadaires en plus de l’artisanat et du petit commerce (pain, sucre, thé…).
Les besoins
Développer le maraîchage et permettre à la population de consommer et conserver des légumes en toutes saisons et à petit prix sont une des priorités. Des formations à la pratique du maraîchage et à la mise en place d’un verger seraient aussi les bienvenues. Sont aussi souhaités, des semences potagères et du petit matériel de jardinage : pelle, brouette, râteau, cordeau, croc, arrosoir.
Le système éducatif
Le village compte une école officielle, niveau CP au CM2, et une école communautaire (entièrement à la charge des parents d’élèves). Il y a une fréquentation de 694 élèves dans le primaire, avec 411 garçons et 283 filles. Le collège d’enseignement secondaire général, va de la 6eme à la 3ème et compte 240 élèves : 210 garçons et 30 filles.
Les besoins
- Construction d’une salle de trois classes
- Manuels scolaires de tous les niveaux scolaires, en français, calcul et lecture
- Tableau, tables, cahiers, crayons…
- Puits à proximité de l’école. Pour l’instant, enseignants comme élèves font un va et vient pour aller chercher de l’eau, et ce, pendant les heures de cours.
Structures sanitaires et urgences
Le choléra
Deux pompes ont été installées par l’office National de l’Hydraulique en 1987, mais elles ne fonctionnent plus depuis deux ans. Par contre, il existe 25 puits traditionnels (mares) à ciel ouvert. Des épidémies de choléra frappent le Tchad chaque année. Entre janvier et la fin juin 2011, les autorités sanitaires ont recensé 11 345 cas de choléra et 400 décès. Les épidémies de choléra sont le résultat de plusieurs facteurs : difficulté d’accès à l’eau potable, aux latrines et aux structures d’assainissements.
Les besoins
- Sels de réhydratation orale pour traiter la déshydratation modérée, qui est un symptôme du choléra.
- Pastilles de chlore pour un ajout à l’eau potable et à l’eau de cuisson
- Savons
Le paludisme
Le Tchad est également divisé en trois zones sur le plan de l’épidémiologie du paludisme. Le Nord est indemne d’épidémie. La zone sahélienne correspond à un paludisme intermédiaire saisonnier court (inférieur à 6 mois) avec 2 à 20 piqûres infectées par homme et par an. La zone soudanienne correspond à un paludisme stable saisonnier (6 à 8 mois) avec 100 à 200 piqûres infectées par homme et par an.
Le paludisme est une maladie parasitaire transmise à l’homme par la piqûre d’un moustique femelle appelée anophèle. L'espèce la plus dangereuse et la plus fréquente au Tchad est le Plasmodium falciparum.
Les besoins
- Moustiquaires imprégnées
- Crème insectifuge (répulsif)
Le Rapport du Ministère de la santé publique est parut en 2011. Sur 192 pays, le Tchad est :
- au 174ème rang pour l’espérance de vie
- au 178ème rang pour la mortalité infantile
- au 172ème rang pour l’apport journalier en calories
- au 163ème rang pour l’alphabétisation
- au 161eme rang pour le taux de scolarisation
Au vu de ce que l’on connait maintenant, il apparait que l’eau potable est indispensable au bien être de la population locale. Des questions ont été posées, pour savoir pourquoi les pompes n’ont pas été réparées et si elles sont réparables. Une se situe à côté de l’école primaire, et l’autre à proximité de la maison du chef du village. Nous attendons les réponses.
Beaucoup de photos sur le village, ses marchés, ses paysages, les écoles et les enfants ont été envoyées par Ngabo et Félix. Nous les remercions chaleureusement et espérons pouvoir nous déplacer rapidement pour mieux appréhender l'urgence et démarrer notre action humaintaire à Djanga.